Nidification, matrescence & nidation : Des symptômes dont-on parle peu !

Pauline, tu as grave la forme, tu es à combien là ?

C’est moi ou tu as organisé tout le dressing Julie ?

Quelle énergie, Charlotte, on ne dirait jamais que tu accouches dans 15 jours !

C’est quoi tous ces paquets de courses Zoé ?

Et toi Mél, tu t’es mise à la cuisine ?!

 

LA NIDIFICATION

Vous voyez qui a pointé le bout de nez ? 

 

Non ce n’est pas encore bébé !

Ça arrive au troisième trimestre,

un regain d’énergie parfois aussi incontrôlable qu’inattendu.

Certaines vont le ressentir très tôt pendant la grossesse

et d’autres dans les toutes dernières semaines.

Voire pas du tout d’ailleurs…

D’une grossesse à l’autre, ce sentiment peut également varier.

On dit que ce ressentit est davantage présent lors de la première grossesse.

Alors que tout le monde vous dit de vous reposer,

vous vous surprenez à tout nettoyer ou tout (ré)organiser,

trier, classer, ranger,

par taille ou par couleur,

à faire des listes ou des achats impulsifs,

voire même à cuisiner ou faire des réserves,

ou encore à monter des meubles,

peindre la chambre de bébé

et mettre les dernières petites touches de décoration.

Que se passe-t-il ?

 

Vous êtes certainement en plein syndrome de nidification.

Quoi, il n’y a pas que les oiseaux qui font leur nid ?

Vous avez envie que tout soit prêt pour l’arrivée de votre coco

et de ne surtout rien oublier

car vos copines vous ont prévenu :

« En rentrant de la maternité, tu n’auras plus le temps de rien ! ».

Et même si vous n’êtes pas seule,

Et que Jules est à fond,

vous préférerez qu’il vous aide pour le bain de votre coco,

ou pour vous faire un bon repas !

Si une âme de cheffe cuisto vous gagne profitez-en pour vous congeler de bons petits plats que vous serez super contente de déguster de retour de la maternité en ayant plus qu’à les réchauffer.

 

Pensez comme une marathonienne et non une sprinteuse

Tiens une métaphore sportive !

 

Si vous vous êtes reconnue dans les quelques mots qui précèdent,

gardez en tête qu’il est important d’avoir encore assez d’énergie pour votre accouchement

et pour les premiers mois de votre post partum.

Et gare à ceux qui voudraient en profiter,

« Tiens pendant que tu y es, tu pourrais faire mon linge à moi aussi ? » Heuuuuu, vraiment ?

Ah, les hormones, certains diront qu’elles ont bon dos, d’autres qu’elles sont responsables de tout.

Et si la vérité était au milieu ?

En gros, oui elles ont un impact sur nos envies et nos sentiments quand on est enceinte et après l’accouchement (tout au long de notre vie en fait), mais si on vous dit qu’elles ne sont pas les seules responsables et que ce que vous ressentez est complètement NORMAL.

Ah ! ça fait du bien !

 

LA MATRESCENCE

 

Vous vous souvenez de ce sketch de Florence Foresti dans son spectacle mother fucker ? Et surtout de tous ces mystères autour des maux de la grossesse et le mal être du post partum créant de véritables tabous.

Elle parle “de ces femmes déjà mères et tenues au secret maternel par la brigade des nurses, chargées de véhiculer un message positif de la maternité ou au moins évasif. Les seules réponses autorisées seraient :

« oh tu verras on oublie »

« La grossesse c’est un petit peu long surtout vers la fin »

« Non la péridurale ça ne fait pas mal »

« La césarienne ça tire un peu »

Avant de rajouter :

« Ah si ! Il y a le baby blues aussi ! Enfin baby blues c’est un petit peu faible ! C’est Johnny qui a le blues, toi tu fais carrément une dépression mais c’est moche comme mot donc ils ont trouvé un mot plus sexy, baby blues. C’est vrai que ça donnerait presque envie de l’avoir. Même s’il y a toujours des filles qui vous diront qu’elles ne l’ont pas eu ! “

On ferme la parenthèse et on se rend compte que ces dernières années la parole se libère autour de ce que l’on peut ressentir dans son corps mais aussi émotionnellement quand on devient mère. Pourtant, ça reste un véritable sujet et même si un t shirt d’allaitement avec zip vous permet de bénéficier d’un surplus de discrétion, vous vous apercevrez malheureusement que les regards ne sont pas toujours bienveillants et certains tabous et jugements perdurent.

Et oui la grossesse, l’accouchement, le post partum c’est beaucoup de bonheur mais pas que … c’est aussi des bouleversements, des crainte nouvelles et des maux en tout genre.

Il s’agit du regard des autres oui, mais aussi du regard que l’on porte sur soi-même et qui est souvent bien plus exigent et dur. Le syndrome post partum parfois associé à une dépression est de plus en plus évoqué, mais il ne s’agit pas que de ça. Parmi nous certaines ne se reconnaissent pas car on évoque principalement les situations les plus extrêmes.

 

Mais savez-vous que l’on traverse toutes cette période de post partum ?

Parlons de ce 4ème trimestre…

 

 

 Quoi on ne vous avait pas prévenu ?

 

Oui la grossesse comporte bien un 4ème  trimestre. Il s’étale sur une période plus au moins longue selon plusieurs facteurs comme le déroulement de la grossesse, de l’accouchement ou encore l’histoire familiale et les conditions d’arrivée de bébé etc.

Les mois qui suivent l’accouchement constituent une période aussi (voire plus) importante pour nous les femmes tant les bouleversements que nous traversons sont incroyables et parfois inattendus. Or, c’est aussi la période où le focus qui était 100% sur nous, se transfère sur notre coco, nous laissant souvent seule face à ces situations. Même chez certains professionnels de santé qui peuvent faire un focus sur notre gros ventre ou plus tard sur l’état de santé de bébé, sans vraiment demander aux jeunes mamans leur ressentis. Pourtant certains de leur collègues n’hésitent pas à affirmer que le post partum durerait jusqu’au 3 ans de l’enfant.

Ici c’est un focus sur un nouveau mot valise que Cocolait vous propose :

MATRESCENCE

Alors selon vous quels sont les 2 mots qui le composent ?

Maitresse et essence ? Maternelle et descendance ?

Matrice et conséquence ?

Il s’agit en fait de la contraction des mots maternité et adolescence.

Ce concept tient compte du bouleversement émotionnel, physique, neurobiologique & hormonal quand on devient maman. Oui, oui bouleversement, ici on n’a pas peur des émotions, ni des mots d’ailleurs.

OK, mais quel est le rapport avec l’adolescence ?

C’est un parallèle entre la transition vécue par un adolescent lors de son passage à la vie adulte et la transition vécue par un adulte lorsqu’il devient parent. Il ne s’agit pas d’un instant soudain, mais bien d’une transition donc d’une période plus ou moins longue, plus ou moins soutenue ou se mêlent : intensité des ressentis, quête identitaire, charge émotionnelle, responsabilisation…

Il y aurait ainsi deux grandes transitions dans nos vies :

Le passage de l’enfance à l’âge adulte : l’adolescence

et le passage de l’âge adulte au statut de maman : la matrescence.

La naissance d’un enfant, c’est aussi la naissance d’une maman, de parents.

Bonheur, joie, accomplissement, ces sentiments se traduisent parfois par un déboussolement, de la peur, de la nostalgie.

Comment se traduit cette période de vie ?

Environ 20% des jeunes mamans auront l’impression d’être comme ce cocotier en pleine banquise.

Peut-être même plus car les études sur le sujet ne font que commencer et nous n’avons pas encore tout le recul nous permettant d’avoir une représentation exacte. Eh oui, avant on mettait ça sur le compte de la chute hormonale lorsqu’on accouche et puis c’est tout. Mais aujourd’hui la psychiatrie et la psychologie ainsi que les témoignages, les partages d’expériences nous éclairent différemment sur ce qui se passe après avoir accouché.

Se sentir un peu bizarre sans être au plus mal,

ne pas se sentir dépressive mais pas non plus à 100% dans ce nouveau rôle de maman,

ressentir un immense bonheur et se sentir comme un peu vide en même temps,

 avoir autant d’amour que d’angoisse quand on tient ce coco tout beau tout neuf dans les bras.

Paradoxal ?

Pas tant que ça !

 

Est-ce que ça vous est arrivé de vous sentir partagée entre vos envies d’avant et vos envies de jeune maman ?

Comme par exemple :

Vouloir se faire un petit restau entre amies mais ne pas se sentir capable de laisser son petit coco (pour le moment).

Avoir envie d’un bon bain pour soi avec une infusion et un bon livre et finir avec bébé qui nous éclabousse dans un fond d’eau (trop froid pour nous)!

Être hyper fusionnelle avec bébé et le mettre dans les bras de papa à peine a t il franchit le seuil de la porte (#jedoisallerauxtoilettes #jenpeuxplus).

C’est un équilibre qui est en train de se créer, de se fabriquer. Avant de trouver cet équilibre on jongle entre attraction et répulsion, on tombe puis on remonte, on pleure puis on rit.

Car s’il ne faut qu’un instant pour devenir maman, se sentir maman peut prendre du temps.

Et c’est normal !

Ce qui nous aide :

  • Savoir que ça existe, mettre des mots sur nos maux c’est reconnaitre qu’ils existent et qu’on n’est pas la seule à le vivre.
  • Se dire que c’est une phase de vie temporaire
  • Oser en parler pour déculpabiliser
  • Se rendre compte qu’on n’est pas seule à traverser cette période permet de se sentir moins isolée, surtout dans les moments de tourmentes
  • Couper avec les personnes malveillantes, les sites, les Instagram trop parfaits qui nous font du mal pendant cette période
  • Se dire que c’est NORMAL de se sentir différente, bizarre, ni triste ni heureuse, ou triste ou heureuse, ne pas se sentir à la hauteur, devoir demander de l’aide (même si on ne le faisait pas avant) de ressentir des sentiments contradictoires. En parler si on a le sentiment de ne plus rien ressentir.
  • Savoir que ce n’est pas mal de vivre à la fois du positif et du négatif, et que cela fait de nous des mamans tout simplement.

Il est important de trouver une personne à qui parler et si le mal être s’intensifie ou ne passe pas, parlez-en à des professionnels qui sauront vos écouter et vous guider. C’est vous qui savez mieux que personne d’autre alors, si la première personne à qui vous en parlez ne vous prend pas au sérieux, changez d’interlocuteur.

Vous pouvez parler à votre sage-femme, à votre gynécologue, au pédiatre, à un psychologue, à des amis, à votre conjoint, à un proche bienveillant, à des cercles de jeunes mamans, des associations de quartier.

LA NIDATION

 

Ne pas confondre la nidification avec la nidation

 

Tu sais quoi Laeti ? J’ai lu un article et je crois que je suis en plein syndrome de nidation !

Hummm ….. Bug !

 

La nidation c’est l’implantation embryonnaire,

Une fois fécondée par un spermatozoïde,

l’ovule devient un œuf.

Il va flotter quelques jours dans la cavité utérine.

Puis au bout de 6 à 10 jours l’œuf s’implante dans l’utérus.

 

Est-ce qu’on ressent la nidation ?

 

Si la grande majorité des femmes ne vont rien ressentir, certaines auront des sensations comme une légère douleur dans le bas ventre, des crampes dans le ventre ou une douleur diffuse dans le dos. Votre température peut être légèrement plus élevée. Des saignements provocants des tâches rosées ou marron sont également possibles. Ils correspondent à la rupture de petits vaisseaux sanguins au moment où l’œuf s’accroche.

Quand on attend bébé avec impatience, on a tendance à guetter le moindre signe inhabituel.

Si vous ne ressentez aucun de ces signes, no panic ! La plupart d’entre nous ne ressentent pas la nidation.

Et si ça fait très mal ?

Dans plus de 99% des cas, l’œuf élit domicile dans la muqueuse utérine. C’est là que se développeront le placenta et le futur bébé. Parfois, il arrive que l’œuf s’installe ailleurs, notamment dans la trompe de phaloppe. C’est ce que l’on appelle une grossesse extra-utérine. Dans ce cas, les douleurs vont être de plus en plus intenses au niveau du bas ventre, et il peut y avoir des saignements (ou pas). Il faut consulter un gynécologue rapidement.

 

 

Et vous, combien de temps à durer votre 4ème trimestre ?

 

Cocolait, pour les Cheffes de famille !

Rédigé par Cocolait
31 mars 2022

Vous pourriez aussi aimer…

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *